La pédagogie en Nature mène naturellement à des jeux où le point de départ, des éléments trouvés çà et là au gré de nos explorations, nous ramènent aux origines, à ce qui fut depuis toujours, le premier réflexe : se construire un abri. Les outils proviennent de ce que l'on trouve : une pierre ou un bout de bois.
Pascale Demers
Doux souvenirs d'un automne qui s'est étiré...
C'était pendant l'automne où nous étions presque tous les jours à la berge, en bas d'un cap. Un bord de fleuve immense et sauvage; des galets et des plaques grises traversées de rayures de toutes les teintes.
Vert, noir, gris, beige, blanc.
Un après-midi, nous avions trouvé ce qu'on a commencé à appeler «la grotte». Les anglophones du groupe, deux Australiens et une petite fille née au Canada anglais, disaient «the cave»: un renflement dans le cap, en haut de quelques lourdes et immenses tablettes en pierre, superposées là comme les strates de roches le sont à cet endroit, maintenues par les racines des cèdres et des bouleaux, fiers veilleurs.
Une petite chute autour nous approvisionnait en eau.
Nous nous sommes cachés là et dans les environs pendant des après-midis entiers. En suspendant parfois nos jeux d'hommes des cavernes pour faire un petit feu un peu plus bas.
A cette période-là, nous alternions nos projets d'écriture, en nature, avec ces jeux spontanés qui se mettaient en place dès que l'atelier proposé était terminé.
Heureux souvenirs au bord du monde.
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